Degré de rareté d’une pièce de monnaie, qu’est-ce que c’est ?
Et si nous parlions du degré de rareté d’une pièce de monnaie aujourd’hui ?
Si vous parcourez de temps à autres les sites de vente de pièces de monnaie en ligne, vous avez déjà surement dû tomber sur des indications relatives au degré de rareté de la pièce que vous êtes en train d’observer.
Cette classification se présentant sous la forme de codes tels que « R2 » ou encore « R1 » n’est pas forcément évidente au premier abord et nécessite donc d’être précisée quelque peu.
C’est ce que nous allons faire dans cet article bref mais nécessaire à la bonne compréhension de cette échelle de classement des pièces de monnaie selon qu’elles sont courantes ou extrêmement rares.
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Bonne lecture.
Le degré de rareté d’une pièce de monnaie, un indicateur utile ?
Quand on sait que la valeur d’une pièce de monnaie dépend entre autres de sa date d’émission, de son état de conservation ou encore de sa rareté, on comprend rapidement que le fait d’être capable de savoir si une monnaie a été largement frappée ou tirée à seulement quelques exemplaires est une donnée essentielle.
Le degré de rareté a donc été mis en place et défini dans ce but.
D’ailleurs, cette classification largement utilisée aujourd’hui, a été mise au point en 1949 par un célèbre numismate américain : William Sheldon.
L’échelle de Sheldon :
Ce numismate a donc donné son nom à cette échelle capable de classifier et hiérarchiser le degré de rareté d’une pièce de monnaie sur 8 niveaux (de R1 à R8).
Le principe est simple : le niveau R1 se rapporte aux pièces de monnaie les plus abondantes, tandis que le niveau R8 regroupe les millésimes rarissimes dont les exemplaires officiellement connus se comptent sur les doigts d’une seule main !
Les différents degrés de rareté selon l’échelle de Sheldon :
Voyons donc sans plus attendre le nombre d’exemplaires propres à chaque niveau de rareté d’une pièce de monnaie.
A noter que les expressions mises en gras et en noir ci-dessous correspondent aux termes officiels propres à chaque degré de rareté :
R1 = Correspond aux pièces de monnaie courantes fabriquées à plus de 10 000 exemplaires,
R2 = Regroupe les pièces de monnaie assez courantes tirées entre 1 000 et 9 999 exemplaires,
R3 = Pièces de monnaie peu courantes dont les exemplaires vont de 200 à 999 exemplaires,
R4 = Pièces de monnaie très peu courantes dont les exemplaires connus vont de 76 à 199 unités,
R5 = Pour les pièces de monnaie rares frappées entre 31 et 75 exemplaires,
R6 = Correspond aux pièces de monnaie très rares produites entre 13 et 30 exemplaires,
R7 = Pour les pièces de monnaie extrêmement rares dont les quantités produites connues vont de 4 à 12 exemplaires,
R8 = Pièce de monnaie d’une rareté insigne et frappée de 1 à 3 exemplaires.
L’échelle de Sheldon est-elle toujours un indicateur fiable de la rareté d’une pièce de monnaie ?
Les numismates, bien qu’accordant une attention toute particulière à cette classification des pièces de monnaie en fonction de leur degré de rareté, savent toutefois que cet indicateur connaît quelques failles.
Parmi les plus évidentes, le risque de surestimation des tirages connus tient bien évidemment une place prépondérante.
Les pièces de monnaie peuvent également, selon la période de référence, avoir été refondues dans de larges proportions. Quelquefois même avant d’avoir été mises en circulation.
Ainsi, une pièce de monnaie officiellement tirée à 1 200 exemplaires (donc a priori de niveau R2) peut très bien être véritablement de niveau R3 si ne serait-ce que quelques centaines d’exemplaires ont été refondus dès leur fabrication…
Et puis à ce compte-là, quid de la tenue des registres officiels de frappe de l’époque qui ne mentionnaient pas toujours le nombre de pièces ayant connu un incident de production (cassure, etc…) et donc instantanément retirées de la circulation.
Et n’évoquons même pas les registres officiels ayant carrément disparu !
On le comprend donc aisément, l’échelle de Sheldon est un indicateur très important dans le monde de la numismatique qui ne pourra toutefois jamais être considéré comme fiable à 100%.
Et c’est d’autant plus vrai que la pièce est rare puisque la moindre différence d’exemplaires fabriqués aura des chances de faire basculer cette dernière dans les catégories inférieures ou supérieures…