Quelle devise pour une Écosse indépendante ?
- 9 septembre, 2014 -
- Classé dans Général
Le 18 septembre prochain, les électeurs écossais se prononceront sur l'avenir de leur région et votant oui ou non pour l'indépendance. Cela mettrait fin à un peu plus de trois siècle d'union entre le Royaume d'Écosse et le Royaume d'Angleterre (The Acts of Union qui pris effet au 1er mai 1707). Suite à un précédent référendum organisé en 1997, les écossais se sont prononcés majoritairement en faveur de la création d'un parlement écossais, instauré en 1998 suite à l'adoption du "Scotland's Act" par le parlement britannique. En 2011, les indépendantistes du SNP (Scottish National Party) ont très largement remporté les élections avec 65 sièges sur 129.
Alors que le vote indépendantiste était jusqu'à présent pronostiqué perdant, les plus récents sondages constatent que l'écart se resserre entre partisan du oui (47 %) et partisans du non (53 %), les indécis étant estimés à 10 % de l'électorat. Un sondage à venir prévoit même une courte victoire du oui. Face à la montée du oui, les opposants à la scission tant en Écosse qu'en Angleterre ont mis en place une campagne intitulée "Bether together" (mieux ensemble).
Dans ces derniers jours, la campagne risque donc de monter en intensité et la perspective de la victoire du oui contribue même à affaiblir la livre sterling.
Ce sont donc 4,1 millions de votants qui décideront le 18 septembre 2014 de l'avenir de l'Écosse et d'un Royaume-Uni en passe d'être un peu moins uni.
Cette militante de la cause indépendantiste brandit une pancarte sur laquelle est inscrit : "Quelle devise aurons-nous après le 18 septembre ? Les notre !"
La pancarte est illustrée par des billets de la Bank of Scotland, de la Royal Bank of Scotland et de la Clydesdale Bank, trois banques écossaises émettrices de billets.
Une partie de la campagne a porté sur la délicate question de la future devise dans une Écosse indépendante.
Plusieurs options semblent se dégager :
– la conservation de la Livre Sterling et la conservation de la Bank of England (Banque d'Angleterre, la banque centrale du Royaume-Uni). Cette option est privilégiée par Alex Salmond, le dirigeant du SNP qui est conseillé par le fameux économiste Joseph Stiglitz. Mais cette union monétaire est vivement combattue par les tenants du statut quo et globalement par un pays qui a déjà par le passé refusé d'adhérer à l'union monétaire européenne. Cependant, monsieur Salmond compte peser sur la question du partage de la dette pour peser sur le parlement de Westminster afin de parvenir à cette union.
– l'utilisation de la Livre Sterling de manière non formelle appelée "Sterlingisation". L'Écosse utiliserait la Livre Sterling de manière non formelle comme le fait le Kosovo avec l'Euro ou certains pays d'Amérique Latine avec le Dollar US.
– l'adhésion à la zone Euro. Cette perspective initialement envisagée est de moins en moins privilégiée suite aux problèmes de gouvernance et de croissance rencontrés dans la zone Euro.
– la création d'une nouvelle devise. Une nouvelle devise flottante est aussi envisagée cependant les coûts de transition seraient énormes et son flottement vis à vis de la Livre Sterling rendraient les échanges difficiles avec l'Angleterre, son principal client et fournisseur.
Nul doute que les écossais qui ont toujours eu une forte culture marchande et bancaire sauront trouver une solution en cas de scission.
Sources : The Guardian