Quels sont les métiers de la Monnaie classés sur la liste des métiers d’Arts ?
- 19 février, 2016 -
- Classé dans Général
Suite à l’arrêté du 24 décembre 2015 fixant la liste des métiers d'art, quatre métiers de la Monnaie de Paris sont désormais classés sur la liste ministérielle des métiers d'art.
Parmi les 78 métiers qui n’étaient pas reconnus jusqu’alors dans la précédente liste établie par les différents ministères en 2003, quatre sont donc directement issus de la Monnaie de Paris. Les métiers de monnayeur de monnaies, monnayeur de médailles, patineurs et modeleur-mouleurs font ainsi leur entrée dans la nomenclature publiée par l'INMA (Institut national des Métiers d’art).
- MONNAYEUR DE MONNAIES
Subsistent en France aujourd'hui sept monnayeurs de monnaies. L’atelier des frappes spéciales dans lequel les monnayeurs travaillent actuellement à la Monnaie de Paris fabrique essentiellement les petites séries d’objets en or (monnaies, certaines décorations et une partie des bijoux) commercialisées par l'institut.
Les monnaies commémoratives Belle Épreuve or et argent doivent être frappées deux ou trois fois. Le monnayeur s’assure de la qualité de la frappe, et doit détecter à l’œil nu le moindre défaut, et appréhender la remontée du métal par rapport au relief souhaité.
Les fonctions du monnayeur des monnaies sont notamment :
– réalisation des essais de frappes
– détermination du flan adapté à la fabrication
– réglage des presses en fonction de l’outillage (profondeur de gravure) et du métal utilisé
– frappe des monnaies commémoratives Belle Épreuve
– frappe des bijoux en or ou argent et des médailles en métaux dits précieux
- MONNAYEUR DE MÉDAILLES
Le Monnayeur de médailles frappe les médailles (en bronze principalement) à la réception des outillages en acier réalisés par les graveurs. Ce métier n'est pas l'apanage de la Monnaie de Paris et se trouve également présent dans d'autres entreprises. Par ailleurs la Monnaie de Paris réalise des médailles pour ses propres collections mais aussi pour des tierces personnes ou sociétés.
Contrairement à la monnaie, les médailles sont recuites après chaque passe (frappe) pour permettre au métal de retrouver son élasticité et éviter qu'il ne casse lors de la frappe. Au fur et à mesure des frappes, le relief apparaît. L’expérience du monnayeur de médailles lui permet de s’assurer de la qualité des frappes, et d’appréhender la remontée du métal par rapport au relief souhaité.
- PATINEURS
Deux métiers sont regroupés sous ce vocable : le patineur de médailles et le patineur à chaud.
Après l’estampage (la frappe de médaille), le patineur de médailles réalise les dernières étapes de fabrication, à savoir les différents traitements de surface qui donneront aux médailles leur finition de patine. Deux techniques sont possibles, l’une mécanique, l’autre manuelle.
La patine des médailles mécanique s’obtient selon plusieurs étapes :
– décapage mécanique par sablage et finition par billage
– noircissage de la médaille. Le doreur est en charge du dépôt de nickel noir par électrolyse sur les médailles argentées ou en bronze.
– patine par brossage ou par tribofinition
– pose de vernis
Le patineur à chaud, quant à lui, intervient après le fondeur et le ciseleur dans la réalisation d’un bronze d’art. Le patineur à chaud va chauffer la pièce à l’aide d’un chalumeau de manière uniforme et appliquer à l’aide d’un pinceau de soie un produit oxydant. Ces sels chimiques réagissent avec le métal ainsi porté à température, et donne sa coloration à la pièce d'art.
De nombreuses couches sont nécessaires afin d’obtenir un rendu uniforme. Il est aussi possible de « colorer » à l’aide de produits oxydants pour ajouter un effet supplémentaire.
La fonderie d’art de la Monnaie de Paris et son patineur possèdent un échantillon d’une quinzaine de « couleurs ». Le résultat et le rendu de la patine à chaud sont étroitement liés au savoir-faire du patineur.
- MODELEUR / MOULEUR
À la Monnaie de Paris le modeleur réalise des moules, des empreintes et des résines pour les différents ateliers de l'institut.
Le modeleur réalise aussi des moules en élastomère à partir d’un plâtre à motif monétaire ou de médaille. Dans ce moule, il va couler une résine très résistante. Le modèle obtenu est une
reproduction fidèle du travail du graveur. Il sert ensuite à la gravure mécanique d’outillages selon la méthode dite du tour à réduire (principe d’homothétie d’un pantographe) qui existe depuis le XVIIIe siècle.
Ces quatre métiers viennent rejoindre les huit déjà présents sur la précédente liste établie en 2003 :
- Argenteur et/ou Doreur sur métal
- Bijoutier en métaux précieux
- Ciseleur
- Émailleur sur métal
- Fondeur
- Graveur
- Polisseur
- Tourneur sur métal
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