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Un nouveau millésime retrouvé pour Nantes : le douzain aux croissants de 1554




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Une fois encore, c’est l’excellent Catalogue des monnaies royales françaises de François Ier à Henri IV (1540-1610) de Stéphan Sombart qui permet de retrouver une variété rare et inédite. On ne saurait en effet suffisamment louer son tableau statistique des exemplaires retrouvés type par type, année par année, atelier par atelier, mis en regard des sources archivistiques donnant les quantités produites à l’époque.

Ce trombinoscope indique commodément les manques. Collectionneurs et chercheurs disposent ainsi d’un indicateur bien pratique pour les aider dans leurs recherches de la perle rare, surtout parmi les séries monétaires communes, comme le douzain aux croissants produit à plus de quatre-vingt-quinze millions d’exemplaires ! Grâce à ce fameux tableau, il a récemment été possible par exemple de discerner l’unique exemplaire connu du douzain aux croissants frappé à Angers en 1553  1.

Par la même recherche minutieuse des variétés et millésimes rares, nous réitérons aujourd’hui avec Nantes en 1554.

Quoiqu’inédite et rare, la description générale de la pièce présentée ici correspond logiquement en tous points au type :

 

Droit/ + HENRICVS.2.DEI.GRA.FRANCOR.REX ; écu de France couronné, accosté de deux croissants couronnés ; lettre d’atelier T sous l’écu.

Revers/ + SIT NOMEN DNI BENEDICTVM 1554 ; croix fleurdelisée, formée de huit croissants entrelacés, cantonnée de deux H et de deux couronnelles.

Elle porte en outre une feuille de chêne devant le millésime, différent de Jean Maillard, maître de l’atelier de 1552 à 1566, ainsi qu’un annelet sous la 5e lettre du droit et un autre sous la 17e du revers, marque de Germain Menfaix, graveur particulier de 1549 à 1575.

 

Cette nouvelle découverte permet de faire le point sur les exemplaires connus par variétés, et elles sont nombreuses à Nantes en cette période de transition  2.

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On constate que le nombre d’exemplaires retrouvés suit assez logiquement les quantités produites à l’époque. Aussi, il n’est pas étonnant de découvrir un exemplaire de 1554 parmi les millésimes rares, car cette année marque un léger rebond dans la production de douzains nantais. Amis collectionneurs, la chasse est désormais ouverte pour compléter ce tableau en débusquant des spécimens d’années rares : 1559, 1558, 1557, 1556, 1555 et 1553… Cependant, la pièce présentée ici recèle une dernière surprise : le 4 a été regravé sur un 3 ! Coup double… !

Détail du millésime regravé

 

Vue la très faible quantité de pièces frappée en 1553, le réemploi du coin l’année suivante s’explique aisément. Tout d’abord, les coins ne devaient certainement pas être tous usés. Ensuite, les profits tirés de la frappe devaient être assez limités, et l’on comprend que Jean Maillard ait opté pour cette mesure économique qui lui évitait les frais de gravure d’une nouvelle matrice.

Gildas Salaün

1 Gildas Salaün, « Un nouveau millésime retrouvé pour Angers : le douzain aux croissants de 1553 », Bulletin Numismatique n° 135, octobre 2014, pages 22 et 23.

2 Gildas Salaün, « Quand les différents font toute la différence… le cas des douzains aux croissants de Nantes », Numismatique & change, juin 2013, pages 48 à 51.

Source: Un nouveau millésime retrouvé pour Nantes : le douzain aux croissants de 1554

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