Une erreur concernant l’attribution de l’écu figurant au revers de ce jeton…
- 10 mai, 2016 -
- Classé dans Général
Nous recevons quotidiennement des commentaires, des suggestions, des erreurs à corriger via notre site internet. Aujourd'hui, je reçois un mail tout à fait intéressant dans lequel un certain pascalus66 nous fait partager ses réflexions autour d'un jeton anciennement à la vente chez CGB.fr
"Vous l'attribuez (certainement d'après Feuardent) à Machault. Or, la famille Machault porte d'argent à trois têtes de corbeaux de sable arrachées de gueules. En gravure les émaux & métaux héraldiques sont représentés par des jeux de hachures ou de quadrillages. Ici, le fond de l'écusson est hachuré horizontalement, ce qui correspond à l'azur. De plus, les 3 têtes arrachées ne ressemblent guère à des têtes de volatiles et portent une corne sur le front… il s'agit donc de têtes de licornes. Ces têtes ne portant aucune hachure sont dites "au naturel", ce qui correspond pour les licornes au blanc, autrement dit à l'argent en langage héraldique.
Nous avons donc affaire à des armoiries qui se blasonnent "d'azur à 3 têtes de licornes d'argent arrachées posées 2 & 1". Ces armoiries correspondent pour la période qui nous intéresse (autour de 1710) à Jean Huguet, marchand lorrain qui fut anobli par le duc Léopold Ier de Lorraine en 1704. C'était donc un noble tout fraîchement émoulu et qui devait guetter tous les prétextes pour mettre en avant ses armoiries nouvellement acquises.
Hormis qu'il était seigneur de Pargne-la-blanche-côte, de Goncourt, de Graffign, de Chemin et de Dolaincourt, on sait malheureusement peu de choses sur la vie de Jean Huguet, et il est donc impossible de connaître son éventuel rapport avec l'église de Sainte Madeleine en la Cité… Peut-être faisait-il partie des généreux donateurs…
Mais, là aussi, vous me permettrez de vous livrer une hypothèse différente en partant du postulat que rien ne prouve que ce jeton ait un lien avéré quelconque avec l'église susnommée. Il se trouve que Jean Huguet perdit son épouse, Marguerite Gigant le 17 août 1710. Pourquoi donc ne pas envisager l'émission d'un jeton en hommage à la défunte ? Cette idée peut nous paraître saugrenue mais cela correspond bien aux habitudes de l'époque. Le revers avec sa représentation de la cène trouve d'ailleurs tout à fait sa place dans le cadre d'une action de grâce, et la légende " FAC IN MEI MEMORIAM " me semble plus qu'adéquate en la circonstance…"
pascalus66
L'hypothèse est lancée et nous remercions pascalus66 pour l'intérêt porté à nos ventes. Nous rappelons que nous publions toutes études, interrogations ou recherches pouvant aider à la compréhension de la numismatique.
Source: Une erreur concernant l’attribution de l’écu figurant au revers de ce jeton…